Bonjour à tou(te)s, j’ai vécu 10 ans sur la route avec ma moto en restant en France. Pour cette question d’adresse je me faisais domicilier dans des lieux d’accueil pour personnes sans domicile fixe (les boutiques solidarité de la fondation abbé Pierre font ça) en faisant attention de ne pas tomber dans les pattes des assistantes sociales. Le plus souvent j’étais hébergé à titre gracieux et domicilié chez quelqu’un. Cela me permettait de rester en contact avec les organismes avec lesquels je le devais comme les impôts et Pole Emploi (France Travail aujourd’hui). Il me semble que c’était les seuls. Pour tout ce qui est pièce d’identité, carte grise, assurance, etc… ça ne posait aucun problème. En cas de contrôle routier il fallait juste me souvenir de l’adresse qui était écrite sur la carte grise. En bourlinguant je me suis vite retrouvé dans des lieux collectifs à vivre en communauté. À partir du moment où tu rencontres les premières les autres suivent… Je restais rarement un an au même endroit et ça me permettait d’échapper aux contrôles de Pôle Emploi qui voulait absolument me faire bosser ou suivre des formations pour apprendre à faire mon CV avec Word. Cette période de 10 ans a été la plus enrichissante de ma vie. Elle m’a appris une certaine forme de liberté en questionnant la notion de confort et de légèreté en ne m’encombrant que de l’essentiel. Elle m’a surtout appris que cette liberté était possible parce que j’étais dépendant des autres. Au départ elle ne devait durer qu’un an, a continué pendant 10 et finalement je ne suis jamais retourné à ma vie sédentaire d’avant. Je m’étais aussi renseigné auprès des mairies de petites communes rurales pour avoir une adresse à la mairie. Un article du code des communes disait que c’était possible pour les communes avec moins de quelques milliers d’habitants. Je n’y suis jamais arrivé alors j’ai laissé tomber l’affaire. Avec la dématérialisation de tous les services je pense que ça doit être encore plus facile aujourd’hui.
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