Bonjour
Je commence à m’intéresser à la philosophie et je me demande si vous connaissez un (ou plusieurs) livre(s) qui peuvent me servir de référence.
merci d’avance
mais quel domaine voulez vous inclure dans le champs d’une réflexion philosophique?le champs de la connaissance et de la méthodologie scientifique,de la morale et des religions,de l’économie,de la sociologie?C’est d’abord à vous de répondre à ces questions et ensuite vous pourrez mieux cibler vos recherches.
La philosophie, c’est peut-être d’abord une manière de penser qui passe par quelques grands auteurs, qui ne sont pas nombreux (ce qui ne veut pas dire ni qu’ils soient les seuls, ni qu’ils ne soient pas critiquables).
Pour voir ce que ça donne, il faut sans doute passer par eux, et par leurs livres les plus courts. Parce qu’il faut d’abord saisir les idées les plus simples et vite monter vers le complexe, ce que les livres brefs permettent, en évitant de s’écoeurer avec des montagnes infranchissables.
- Platon: Protagoras (sur la technique), Gorgias (sur la politique), Banquet (sur le désir) - et enfin, la République, mais qui est un grois livre. La philo (distinguer, diviser, définir, argumenter) commence là.
- Aristote: rien de court, mais deux classiques, les politiques et l’éthique à Nicomaque
Pour ces deux là (Platon et Aristote), ils sont en poche, mais prendre les traductions récentes, deux cent fois plus agréables à lire - Descartes: le discours de la méthode - les autres sont plus tordus (passions de l’âme), plus gros (méditations métaphysiques), trop secs (principes de la philosophie)
- Spinoza: traité de la Réforme de l’entendement
- Kant: Qu’est-ce que les lumières ?
- Hegel: la partie de la phénoménologie de l’esprit sur la dialectique du maître et de l’esclave
- Marx: thèses sur feuerbach, l’idéologie allemande
- Nietzsche: la généalogie de la morale
- Sartre: une idée fondamentale de la phénoménologie, l’intentionnalité.
Si tu cherches des choses plus précises, n’hésite pas.
Je viens de finir péniblement la “République” de Platon (je n’avais lu avant que le “Banquet”). Il est intéressant mais vraiment pas simple pour ceux qui comme moi ne sont pas habitués à ce style.
Sinon, j’ai vraiment bien aimé “Du contrat social” de Jean-Jacques Rousseau (et il se lit vraiment bien).
nietzsche : zarathoustra, le gai savoir
Raoul Vaneigem
Kant, Hegel
Cioran…
il faudrait surtout savoir quels thèmes tu recherches 
je vais peut-être choisir : la morale, les religions, l’économie, la sociologie
Merci beaucoup pour vos réponses et surtout pour ta liste “hybridemoineau”
alors il faut avoir une vue d’ensemble. Il ne suffit pas de lire n’importe qui je pense mais de connaitre chaque philosophe par l’école à laquelle il se rattache. Par exemple tu peux pas mettre Nietzsche à côté de Sénèque. L’un est vraiment “pessimiste” on va dire alors que l’autre (Sénèque) à plus de valeurs humaines. En fin de compte l’état d’esprit de chacun se retrouve dans sa philosophie.
tu as donc différents courants en fonction du temps (bien que la philosophie n’est pas un domaine qui évolue vraiment) ce qui fait que la philosophie antique est à part, la philosophie comptemporaine est à part…
Ensuite tu as des différences en fonction des régions, en France, on étudie la philosophie occidentale et on parle peu de la philosophie orientale, des philosophes chinois etc…
Maintenant pour les domaines qui t’intéresse, pour l’économie tu peux te tourner vers les dirigeants de grandes entreprises américaine (c’est pas une blague) comme ford (le fordisme) ou Levi Strauss, ils ont laissés des ouvrages étudiés en économie. Il y a karl Marx avec le marxisme mais je me souviens plus du tout de ce qu’il dit.
Pour les religions, je connais le nom d’un philosophe musulman connu aujourd’hui comme une référence. Al Ghazali. Tous ses ouvrages ne sont pas traduits en Français mais j’ai entendu de bon retour.
Sinon en Islam la spiritualité est appellée “soufisme” alors de manière générale tu peux chercher des livres sur ce thème. Tu as peut être “Paroles sublimes - Les sagesse d’ibn 'Ata Allah as-Sakandari” et son éxégèse qui pourraient t’intéresser.
C’est tout ce que je peux dire.
Epistemo
L’oeuvre de:
Bertrand Russell
Kuhn
et d’autres
“Loin de moi : étude sur l’identité”
[quote=“Clément Rosset”]La connaissance de soi est à la fois inutile et inappétissante. Qui souvent s’examine n’avance guère dans la connaissance de lui-même. Et moins on se connaît, mieux on se porte.
Il ne s’agit pas dans ce livre du problème de l’identité, sujet rebattu depuis l’Antiquité (et que j’ai moi-même souvent eu l’occasion d’aborder), mais du problème du sentiment de l’identité, sujet il est vrai également très rebattu, notamment depuis les analyses célèbres de David Hume.
L’enquête à ce sujet mène à d’étranges considérations et paradoxes. Elle conduit aussi à s’interroger – et c’est là, comme toujours, le point qui me paraît le plus intéressant de tous –, au-delà de l’aveuglement où est l’individu quant à lui-même, sur la nature de l’irrésistible et déraisonnable aveuglement qui le porte à vivre.[/quote]
Pour moi il y’a un avant et un après la lecture de ce philosophe contemporain.
je ne connais pas grand chose en philo pure…mais personnellement, baignant plutôt dans la finance, les idées d’Amartya Sen m’ont fait beaucoup réfléchir.
[quote=“alpha”]
je vais peut-être choisir : la morale, les religions, l’économie, la sociologie[/quote]
En restant dans les classiques…
Sur la morale (ou comme morale ?)
- Aristote, l’Ethique à Nicomaque (il est vraiment central, même s’il faut aussi le relativiser en se mettant dans la peau d’un grec du Vème siècle avant JC, avec muscles et peau de mouton)
- En inverse parfait et sans respect de la chronologie, Kant, Fondements de la Métaphysique des Moeurs (dur à lire, mais je ne connais pas de commentaire)
Ce sont les deux auteurs qui peuvent servir de point de repère, l’un mettant en avant le bonheur comme fondement de la morale, l’autre le devoir
Les antiques qui sont passés dans notre vocabulaire commun, tellement ils ont pu toucher juste
- Epicure, Lettre à Ménécée, Sentences Vaticanes (eh oui, les quelques trucs d’Epicure qui n’ont pas été détruits dans l’Antiquité ont été en partie retrouvés au Vatican), il y a une édition en livre de poche
- Epictète, Manuel, et Marc Aurèle, Pensées pour moi-même, pour les stoïciens
- Pour les sceptiques, une compilation, le secpticisme de THomas Benathouil dont l’introduction est excellente
Les philosophes des passions
- Spinoza, Ethique, parties III-IV-V et Deleuze, Spinoza pour une explication lumineuse
- Descartes, la fin des Passions de l’âme
Pour les contemporains, c’est plus compliqué à cibler, souvent plus éclaté ou lié explicitement à d’autres enjeux, peut-être
- Kierkegaard, le Concept de l’Angoisse (aux sources de l’existencialisme)
- Adorno, Minima Moralia
- Arendt, La condition de l’homme moderne
Les religions:
- Saint Augutin, la Cité de Dieu (versant religieux)
- Spinoza, Traité Théologico-politique
- Locke, Lettre sur la tolérance
(Ces deux là sur le rapport entre religion, politique et Etat) - Hume, Dialogue sur la religion naturelle
- Feuerbach, L’essence du christianisme
- Nietzsche, L’Antéchrist
(Les deux derniers pour une critique du chritianisme) - Freud, l’Avenir d’une illusion
L’économie, d’un point de vue où se mêlent philosophie et économie
- Eh oui, Aristote, Ethique à Nicomaque, avec le célébrissime passage sur la chrématistique (condamnation de la création de richesse à partir de la monnaie, puisque la valeur des choses doit, pour Aristote, rester indéxée sur les choses
- Hegel, Principes de la philosophie du droit (rapport entre échanges marchands dans une économie libérale, morale collective et Etat, qui a mené à…)
- Marx, critique de l’Economie politique et, bien sûr, Le Capital (qui est un pur livre d’économie)
- Max Weber, L’éthique protestante et l’esprit du capitalisme (tout est dans le titre)
- Foucault, Naissance de la Biopolitique (qui est en fait un cours de 1979, essentiel, sur le néo libéralisme et son rapport à l’Etat)
- Castel, les Métamorphoses de la question sociale (sur la naissance conjointe du salariat et des systèmes de protection sociale)
La sociologie (les rapports avec la philo et quelques livres fondateurs…)
- Auguste Comte, Cours de philosophie positive, Tome 6 (Fondateur de l’idée de sociologie)
- Durkheim, Philosophie et sociologie (interventions où Durkheim essaie de légitimer la socio pour pouvoir la séparer institionnellement de la philo), et puis, le Suicide, premier livre de sociologie européen
- Weber, Economie et Société
- Goffman, la mise en scène de la vie quotidienne
- Bourdieu, La distinction, essai sur la critique sociale du jugement (pour voir ce qu’était le travail de Bourdieu et ses thèses principales), et Méditations Pascaliennes (pour les implications philosophiques et non philosophiques de sa sociologie)
Et puis il y même des bouquins de philo sur les listes… Bernard Sève, De haut en bas, philosophie des listes