Bonsoir à tous.
Je vois que le sujet passionne.
Déjà, je suis géomètre, je pratique ce métier depuis plus de trente ans, je pense qu’il y a quelques mises au point à faire dans les esprits.
En droit français, exceptés les départements de l’ancienne Alsace Lorraine qui sont sous un régime différent pour la propriété foncière, une limite de propriété n’est certaine que lorsqu’elle a fait l’objet d’un bornage.
Ce bornage peut être amiable ou judiciaire.
Bornage amiable :
Un propriétaire désirant garantir ses limites de propriété fait intervenir un géomètre expert.
Le géomètre expert procède à tout un travail technique et juridique et propose une limite de propriété.
Après recherche et identification des propriétaires riverains, il organise une réunion contradictoire avec eux et entérine la définition de la limite de propriété en rédigeant un procès-verbal de bornage et de reconnaissance de limite qu’il fait signer à tous les propriétaires concernés.
En cas de désaccord, de propriétaire voisin non identifié, de propriétaire voisin qui ne s’est pas manifesté ou de tout autre problème, il rédige un procès verbal ce carence détaillant les raisons pour laquelle la procédure de bornage amiable n’a pas aboutie et il la notifie aux personnes concernées. Dans ce cas la limite de propriété ne peut pas être considérée comme certaine.
Le procès verbal de bornage est à conserver par les personnes concernées avec leur titre de propriété. Il est prudent de le faire publier à conservation des hypothèques à la première occasion.
Bornage judiciaire
Un propriétaire peut saisir le tribunal d’instance pour demander le bornage judiciaire de son terrain.
Le juge nomme alors un expert, en principe un géomètre expert, qui va faire quasiment le même travail que précédemment, sauf qu’il ne rédigera pas de procès-verbal, il fera un rapport au juge qui lui prononcera son jugement qui validera la limite de propriété.
Sont également assimilées à des limites “bornées” les limites de propriété qui sont issues d’une division foncière qui a fait l’objet de l’intervention d’un géomètre expert qui a établi un plan de division permettant de définir sans ambiguïté la nouvelle limite de division et de la rétablir le cas échéant.
Dans tous les autres cas, la limite de propriété est considérée comme incertaine.
Après il y a tous les points que vous avez tous plus ou moins évoqués, qui permettent de se faire un idée de la position d’une limite de propriété, dont effectivement le plan cadastral.
Ce plan cadastral n’est pour autant qu’un document fiscal qui ne fixe pas les limite de propriété. Néanmoins il est le document de base qui permet d’identifier (pas de définir) la propriété foncière, les notaires sont d’ailleurs tenus pour toute mutation de préciser les références cadastrales des immeubles objets de leurs actes. Remarque au passage, les actes de ventes ne garantissent en général pas les limites des terrains. Il faut que l’acte intègre le descriptif du terrain résultant d’un bornage, ce qui n’est aujourd’hui obligatoire que dans les cas de vente de terrain à bâtir issus d’une division foncière.
Techniquement le plan cadastral peut être de qualité très variable selon les endroits.
Il est de toute façon un outil indispensable et précieux pour tous ceux qui travaillent sur la propriété foncière, mais ce n’est qu’un outil.
Certains d’entre vous ont évoqué l’utilisation du GPS, je propose d’ouvrir un autre fil pour ceux que cela intéresse pour les différentes techniques utilisées et les précision obtenues. Il faut de toute façon savoir où se trouve la limite de propriété et si elle a été définie avec un technologie permettant de la rétablir avec un GPS.
Dans ton cas, aller voir un géomètre-expert, lui demander un devis, peut être pour une simple prestation de conseil est je pense la première démarche à avoir.
Suivant le contexte, l’interprétation de la limite de propriété peut être assez"évidente"
Le géomètre-expert qui fait bien son travail, va de toute façon proposer un devis, et a un devoir de conseil. A ce titre, il jugera en principe assez vite si l’interprétation de la limite de propriété est délicate, sujette à caution ou non, et devrait orienter son client potentiel sur la bonne procédure.
Si aucune discussion avec le voisin n’est possible se lancer dans une procédure de bornage amiable amènera le géomètre à rédiger un PV de carence et la limite ne sera toujours pas définie. En plus ce n’est pas une situation facile pour le géomètre car il est clair que le voisin fera rien pour lui faciliter son travail : accès pour procéder au mesurage, copie de documents, etc.
Après quand le géomètre débarque, il y a beaucoup de gens qui font un peu moins les fiers, surtout quand on évoque le PV de carence et la procédure de bornage judiciaire.
Sinon reste la solution du bornage judiciaire Les frais seront forcément plus élevés, mais il y a des chance que le juge les fasse partager entre les parties.
Les délais (no comment).
Se faire assister d’un avocat spécialisé dans le foncier est conseillé…
Une fois la limite de propriété juridiquement fixée, il reste à faire dégager 'l’occupant".
En cas de bornage amiable tout reste encore à faire, mais enfin si le gars a fini par signer le procès-verbal on peut supposer qu’il obtempéra…
En cas de bornage judiciaire on peut quand même supposer que la décision du juge intégrerait les dispositions pour rendre les lieux à leur bon propriétaire.
Bon courage !