C’est vague comme phrase dans ce contexte.
La Grèce a des dettes
Il s’agit actuellement d’une dette du budget de l’État grec qui est venu à la rescousse des banques grecques touchées par la crise des subprimes de 2008. Ces banques grecques étaient aussi endettées vis à vis des banques françaises et allemandes qui leur avaient accordés des prêts pour financer principalement des achats d’armements français et allemands.
Les gouvernements français et allemands ont fait pression pour que l’état grec renfloue les banques grecques pour que celles-ci remboursent leurs dettes auprès des banques françaises et allemandes. Évidemment pas un sou n’est allé vers les citoyens grecs ordinaires.
Qu’elle tient à rembourser
De nombreux contrats signés entre les autorités grecques et de grandes entreprises privées d’armement françaises et allemandes ont fait scandale depuis plusieurs années en Grèce. Ces contrats ont impliqué une augmentation de la dette. Blacksad, je t’en cite deux exemples, le reste tu pourras le trouver sur Internet. Il s’agit premièrement du scandale des sous-marins allemands (produits par HDW qui a été absorbée par Thyssen) vendus à la Grèce d’une valeur globale de [mono]5 milliards d’euros[/mono], sous-marins qui présentaient dès le début le défaut de pencher énormément… à gauche (!) et d’être doté d’un équipement électronique défectueux.
Deuxièmement de plusieurs contrats d’armement passés entre le gouvernement grec et la transnationale allemande Siemens, accusée – tant par la justice allemande que grecque- d’avoir versé des commissions et autres pots de vin au personnel politique, militaire et administratif grec pour un montant approchant [mono]le milliard d’euros[/mono].
La légitimité et la légalité de ce type de dette ne m’apparaît pas évidente. Sans même parler de la légitimité de certains contrats militaires, [mono]pourquoi payer pour des matériels défectueux et pour des contrats obtenus par la corruption ?[/mono]Les montants en jeu ne sont pas du même ordre que les factures sans TVA du restaurateur du coin. Dire que la dette du budget de l’État grec n’a aucun rapport avec l’UE, l’euro, la France et l’Allemagne est aventureux.
Qu’elle les rembourse en Euro ou une autre monnaie, la seule différence sera le taux de change.
C’est la banque qui gère l’euro, la dénommée Banque Centrale Européenne qui a coupé les aides d’urgence pour faire pression pour la poursuite de l’austérité en Grèce. Ce sont les traités UE qui interdisent le renflouement des budgets des États par les Banques Centrales. Il est erroné de dire que la seule différence entre l’euro et une autre monnaie est uniquement le taux de change.
L’Europe n’est pas parfaite mais je ne vois pas en quoi sortir de l’Europe ou de l’Euro aiderait les grecs.
D’abord, il ne s’agit pas d’Europe stricto-sensu, mais malheureusement de l’organisation politique dénommée Union Européenne.
Tous les traités de l’UE sont hostiles aux droits des salariés et favorables aux détenteurs de capitaux. Même Pierre Mendès-France, un modéré de centre-gauche, un radical-socialiste qui faisait partie des personnes qui étaient favorables à la construction européenne quand il a étudié les textes du projet de Marché Commun en 1956-1957, il a constaté que absolument toutes les dispositions prévues du projet étaient en faveur des détenteurs de capitaux. Finalement, il voté contre à l’Assemblée Nationale. Ce n’est pas d’aujourd’hui que l’intégration européenne, que certains nous imposent, n’est pas valable pour nous.