Un peu d’histoire des voitures de transport automobile des personnes à Paris :
Les VTC ont, en effet, toujours existé mais sous un autre nom : «Voiture de Grande Remise» (il y a avait aussi les «Voitures de Petite Remise», peu ou pas présentes dans la capitale). Elles appartenaient à des compagnies. Il y avait ensuite les taxis de 1ère classe et les taxis de seconde classe.
Donc, trois genres différents, mais, avec en commun, de devoir de payer beaucoup de taxes et charges, plus, pour les taxis, un droit de stationnement très élevé à Paris.
Contingences :
Pour les conducteurs de GR (Grande Remise) :
Passage d’un examen qui portait surtout sur la connaissance parfaite (historique, architecturale, etc.), des lieux touristiques, monuments, grands hôtels, etc. de Paris et de sa région, mais aussi sur les principaux lieux touristiques de toute la France (Mont Saint-Michel, Châteaux de la Loire, etc.). Une connaissance minimale de la langue anglaise – l’interrogation était succincte – Résoudre un problème de math niveau BEPC (de l’époque ), plus un écrit dicté de même niveau.
Pas d’école, l’apprentissage se faisant par soi-même, mais les candidats étaient, la plupart du temps, passés par la case taxi.
Pour ma petite histoire, j’ai le certificat d’aptitude à la conduite des voitures de Grande Remise N° 93001, le premier qui a été enregistré après la formation des nouveaux départements (92;93;94) en 1968.
Pour les «taxis» :
Passage d’un examen qui portait exclusivement sur la connaissance de Paris (voies, monuments, édifices publics) et quelques rares points de la banlieue proche.
Lors de l’examen, le candidat tirait au sort 10 noms de voie sur les 500 que le candidat devait pouvoir situer, c’est-à-dire où commençait la voie (N°1 et 2) et où elle se terminait (derniers N°). Les examinateurs posaient ensuite une vingtaine de questions sur les monuments et édifices publics, puis des questions sur la réglementation spécifique aux taxis. Dernier morceau, et pas des moindres, il fallait décrire 5 itinéraires à partir des 10 voies ou lieux tirés au sort. Les examinateurs demandaient de citer toutes les voies empruntées pour se rendre d’un point à un autre par le chemin le plus court. Il était préférable de ne pas prendre une voie en sens interdit et, ils ne choisissaient pas les points les plus proches l’un de l’autre .
Plusieurs écoles (gratuites) qui fonctionnaient en cours du soir, sur une année.
Le taux de réussite au premier passage était assez élevé, env. 80%, les 20% restant avaient le fameux «permis noir» l’année suivante.
Pour moi, ça s’est passé le 1er mars … 1960 et le 3, je commençais à la G7 de Levallois avec une Trianon rouge et noir.
Conditions communes aux trois professions, il fallait être apte médicalement, avec visite tous les deux ans. Bien entendu, il fallait un casier judiciaire vierge.
Les véhicules devaient respecter des normes et être en parfait état (passage aux mines tous les deux ans, payant, bien entendu).
La principale différence qui existait entre les voitures de remise et les taxis, c’est que les premières n’avaient pas le droit de stationner sur la voie publique, sauf quand elles étaient «en charge». Le reste du temps, elles devaient être, impérativement, «remisées» dans leur garage et n’en sortir qu’après commande.
Les taxis de 1ère classe stationnaient exclusivement près des grands hôtels et dans les gares. Ils étaient assez semblables au voitures de GR
Les taxis de 2ᵉ classe (ou voitures de place) pouvaient stationner dans tous les endroits qui leur étaient réservés et qui étaient marqués au sol et par panneaux. Cela, dans tout l’ex-département de la Seine (un peu plus réduit que l’ensemble actuel des quatre départements (75, 92, 93, 94). Ils pouvaient aussi «charger» à l’appel d’un client sous certaines conditions : être à plus de 50 mètres d’une station de taxis pourvue et être dans leurs limites horaires (maxi 10 heures/jour pour les salariés et 11 heures/jour pour les artisans. Pour ces derniers, 365 jours/an possible, tandis que les salariés devaient travailler 7 jours d’affilée puis avaient droit à un jour de repos). Contrôle fréquent de la police, grâce à un «horodateur» visible de l’extérieur.
Beaucoup de contingences mais aussi beaucoup de plaisirs. Ces professions, surtout celle de taxi, sont des plus enrichissantes. On côtoie des personnes de toutes les couches sociales, de nationalités et de cultures différentes.
Être taxi, à Paris, a un avantage des plus rares : pas de patron ni de chef derrière soi et pas de client attitré.
À comparer avec les chauffeurs UberPop