Lors de mes trajets en vélo, je passe devant les nouveaux bidons villes Parisiens: le long de l’A4, il y a de tout: de la petite tente devant la seine, dos à l’autoroute, une vingtaine de cabanes faites de bric et de broc dont deux avec un poële (je pense) avec évacuation par un tuyau et aussi par les fenêtres, 5 caravanes miteuses, puis je quitte l’autoroute (du moins j’arrête de la longer) et je passe sur les quais en face de Bercy, là il y a que des tentes, moins nombreuses, et cela continue jusqu’au centre de Paris. Même sur l’île St Louis, à 25m du café feutré du coin du Quai d’Anjou et de la Rue du Bellay (48°51’12,24" N 2°21’15,12" E) sur le fameux Quai au Fleurs, les vieilles pierres condamnant les bureaux des bateleurs (?) à coté du pont ont été défoncées et ces bureaux servent de chambre. J’ai même vu un SDF dormir en équilibre sur les poutres du pont. Si je prends le métro, je croise tour à tour le SDF qui veut me vendre 20 Minutes, puis le vieillard (qui doit avoir mon age) noir de la gare de Lyon -vieillard dont je n’ignore plus rien de son anatomie, qui doit avoir mon age et que je n’ai jamais vu hors d’un cercle de 3m de rayon, puis la «pleureuse» d’à coté le traiteur chinois, la raleuse d’en face le libraire (tout ça sur 15m de couloir), le métro, le SDF de la sortie du métro, le baraqué adepte de l’art fécal de la petite rue en face (il fait de l’art sur les murs avec sa merde sauf quand il est trop bourré ou en prison après avoir défoncer un passant à coup de bouteille) et enfin le lycée. Je revois tout ce monde au retour. Et maintenant ils font partie du décor et je ne les regarde plus et heureusement sinon je me foutrais sous le métro. Une fois j’ai trouvé 100€ par terre et je l’ai ai donné à un qui était en haut de l’escalator (à coté du vieillard noir) parce que je me disais que ça aurait du être lui qui les aurait du les trouver, il m’a dit bonjour pendant 1 semaine puis plus rien (il est mort un an après), eux aussi ne nous voient plus. Je donnerais un euro à chacun que je serais ruiné en 3 jours. Alors je finis par les ignorer, par raler dans ma tête quand l’un d’entre eux passe dans le train faire la manche (tout en donnant un ou deux euros car je cupabilise comme une bête), seul un évènement comme celui que tu as vécu me ferait réagir je pense. Heureusement qu’il y a les associations diverses, ça me permet de donner des sous et de me soulager la conscience. Mais le SDF qui dort dans le souterrain (où il fait 2°) sous les voies du train à 150m de chez moi (où il fait 20°), ben je n’ai pas envie de lui dire de venir au chaud chez moi. Je devrais mais non… Pourtant avoir la fibre sociale, ça devait être ça, non?